L'ordinaire et le propre des livres – Petite philocalie
L'ordinaire et le propre des livres a accueilli dès juillet l'ouvrage de Maurice Prin et Jean Dieuzaide. La fabrication nous en a été confiée à la fin du printemps par l'association des Amis des Archives de la Haute-Garonne, qui le finance et le publie à son enseigne. Le travail de tailleurs de pierre que nous avons mené ici semble, aujourd'hui, une patiente mise en pratique de principes et de valeurs qu'appelait la quarantaine de chroniques rassemblées dans cette région du blog.
L'impression terminée, c'est l'entreprise de reliure industrielle Arts graphiques modernes/Relifac, rue des Potiers à Forges-les-Eaux, qui détient ces jours-ci le tirage. De cette ultime étape, parviendront début novembre les tout premiers exemplaires finis.
Il y a eu concours : de circonstances, pour que ce livre, encore à venir, parvienne jusque dans nos ordinateurs ; de compétences – et de ferveur, que les auteurs et le sujet de leur livre ont suscitée. Le photographe, poète et éditeur Jean-Luc Aribaud, m'a proposé d'assurer la préparation numérique des quelque cent trente clichés (pour la plupart issus du fonds Jean Dieuzaide) ; le site de sa maison d'édition, que je prépare, a pris du retard mais il était évident qu'apporter sa pierre à l'édifice était, à ses yeux également, plus important. Nous lui devons la qualité des reproductions, l'imprimeur a pu travailler plus subtilement dans la mesure où l'ensemble des documents iconographiques avait été préparé avec une précision d'horloger suisse. Michel Dieuzaide est venu ici nous donner quelques recommandations sur la mise en page des photographies de son père. Il a tracé quelques diagonales entre des clichés disposés en vis-à-vis, sur deux pages ; j'ai appliqué scrupuleusement ses tracés, dérogeant à deux reprises à mes lignes de bâti ; et j'ai vu, soudain, les deux images dialoguer, ou trouver leur assise, ou leur échappée, pour quelques millimètres d'écart dans la page – de ces leçons que les tailleurs de pierre devaient recevoir de l'architecte sur le chantier des cathédrales.
Ces cinq mois auront été un assez court délai pour acheminer un volume de cette ampleur jusqu'à son destin : celui-ci s'engage vraiment quand le livre est enfin mis à la disposition de ses lecteurs – quand ceux qui en ont servi la fabrique peuvent repose leurs outils. J'ai dit à Guillaume de Lavedan – qui fut notre interlocuteur permanent, au titre des Amis des Archives de la Haute-Garonne, le maître d'œuvre – qu'il y aurait de précieux enseignements à tirer de l'édition de ce livre. Que lui-même ait à son actif toute une vie professionnelle d'architecte a sans doute beaucoup compté dans la qualité de notre collaboration. Je suis respectueux et, pour tout dire, admiratif de la confiance qu'il nous a accordée au long de ce travail. Nous avons pu, ensemble, aborder une à une les tâches, parfois austères, toujours décisives, que comporte l'édition d'un livre. Jamais nous n'avons été bridés, ni pressés, ni commis.
En manière de conclusion, figure vers les dernières pages du livre, un texte que l'éditeur a tenu à voir reproduit dans l'écriture manuscrite de Maurice Prin. Un juste choix, car il s'agit presque d'une page de confidence, à laquelle consent un homme qui a dédié son existence à ce que l’ensemble conventuel des Jacobins de Toulouse – qu’adolescent, il découvrit à l’état de ruines, peu s’en fallait – redevînt le joyau d’architecture gothique méridionale restauré dans sa splendeur que nous connaissons aujourd’hui. À ce monument – écrit-il – je lui ai consacré ma vie, je m’en sens le « serviteur » depuis près de soixante ans. Une forme de pudeur – c’est ainsi que je l’éprouve – lui a fait mettre le mot entre guillemets. Il me semble n'avoir côtoyé, pendant ces cinq mois, que des serviteurs de ce livre, dont la nécessité s'imposait. C'est un pur bonheur professionnel que de pouvoir confier que je fus – et reste – l'un d'eux.
L'ouvrage
Texte de Maurice Prin,
accompagné d'une centaine de clichés en noir et blanc et en couleurs
de Jean Dieuzaide.
Préfaces du Père Bernard Montagnes, o.p., et du père Henri Saffrey, o.p.,
introduction de Daniel Cazes, conservateur en chef du musée Saint-Raymond de Toulouse.
Un volume au format 24 x 30 cm, 280 pages, relié sous couverture pleine toile et jaquette,
publié par Les Amis des Archives de la Haute-Garonne.• L'ouvrage paraîtra en librairies
le 15 novembre 2007.
• Il est proposé dès à présent par les libraires en souscription au prix de 40 € (au lieu de 48 € dès parution – attention, il ne s'agit pas d'un prix de lancement qui se poursuit pendant les premières semaines de mise en vente !).
• Possibilité de souscrire directement auprès des Amis des Archives de la Haute-Garonne, éditeur de l'ouvrage : télécharger au format pdf le dépliant de présentation et de souscription [cliquez ici].• Les libraires localisés hors de Toulouse peuvent bénéficier de la souscription. Renseignements au 05 61 62 63 44 (Jérôme Pin Simonet).
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Dominique Autié
Dominique Autié
Quand le labeur
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Dominique Autié
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