Extraits du Petit Œuvre pornographique pour flûte seule
our Barbarella, que l’atelier se contente du trait et me livre un jeu de bleus. En écoutant une vieille cire du Velvet Underground, j’exécuterai moi-même la mise en couleur.
aramel sache que je goûte sucre et sel. Qu’elle sue : à la pointe de ma langue, la larme noire qui perle sous ses bras ; du doigt, sur le grain de mon sexe, son lait salin que le bonbon écume.
on cul, quel cul ! « Chez nous, on dit ‘Le mont Cameroun’. » Que l’on me fasse lecture, au salon, d’un traité de vulcanologie, recto tono.
obé-je le sexe laqué de Litchi, la petite geisha qu’on débauche à “La Lanterne” pour mes after tea, qu’elle ne prenne pas la liberté d’un couac sur son shamisen — car l’ordre du monde butine les fleurs blanches de son kimono.
amahucher Nuoc-Mâm dans la réserve, entre deux palettes de miettes de crabe “Impérial”, why not ? Mais qu’on lui enseigne avec rigueur l’orthographe de mon nom, pour le registre d’importation de la supérette thaï de la rue Denfert-Rochereau où elle est employée aux écritures.
e m’appliquerai à confondre Oan et Nao, les transsexuels — il ou elle et lui — à inventer un diminutif à On, l’asexué, le vice sans formes. Dans mon vertige, je me raccrocherai à ma hampe, la seule cause qui ménage mes effets.
oici Mouche. Vous me l’avez fait languir. Mais jurez-moi, à la naissance de la touffe, que cette décalco — À toi pour la vie — s’effacera aux sels de bain : son boy-friend irlandais lit René Char dans le texte.
ais que vois-je ? Rarebird, la petite bravache ! Qu’on la plie à l’aiguille du tatoueur, qu’il lui marque l’omoplate de l’oiseau libellule monochrome, celui qu’on entrevoit chaque millénaire.
ita, tout cuir. Ne pas toucher l’intouchable — celle qu’attouche à tout propos sa seconde peau.
h, qu’elles reviennent, les Barbouillées, de la cueillette ! Gousses, folies, fruits rouges. Qu'enfin je mette la main au panier d’abricots.
oublez Forever, mon giton d’albâtre, ma cariatide. Je sens poindre la crampe.
Le Singe pâtissier, automate Roullet et Decamps, vers 1880, in Christian Bailly, L'Âge d'or des Automates, 1814-1914, Éditions Scala, 1987, p. 128.
Certains de ces textes ont été écrits il y a près de vingt ans. D'autres les rejoignent, au fil des années, du loisir (une heure de conduite sur autoroute suffit parfois à susciter l'apparition d'un de ces corps sur la bande d'arrêt d'urgence). Ils feront ici prochainement l'objet d'une quatrième, voire d'une cinquième livraison. Il m'a très tôt paru enviable que ces Corps préparés fournissent un jour le prétexte à un livre d'artiste – burins ? aquatintes ? lithographies ? Toutefois, je ne me suis jamais préoccupé de diffuser cet opus minor jusqu'à ce que la Toile m'en offre l'opportunité. Je serais ravi qu'un plasticien trouve à son tour dans ces divertimenti prétexte à quelque légèreté conséquente.
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Dominique Autié
Dominique Autié
Quand le labeur
de vos journées
et les lectures
de vos nuits
vous tendent un seul
et même miroir
qui est l’écran
de votre ordinateur,
il y a urgence
à créer votre blog :
grâce au premier internaute
qui vous rend visite,
le cercle
cesse d’être vicieux.
Dominique Autié
Dominique Autié
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